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L’AQUARIUM MARIN


Photo Vincent Chalias Société AMBLARD

 La nature a imbriqué des éléments si parfaits, que reconstituer un mini récif dans son salon ne pourrait exister sans s’inspirer de la simple complexité de tous les éléments mis en œuvre. Et après l’eau, l’élément majeur pour constituer votre biotope récifal sera la roche.

 

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LE DÉCOR ET LES PIERRES VIVANTES.

 

Aquarium du stand H&S sur Interzoo 2006

 Si vous avez opté pour un aquarium d’eau de mer, il vous faut composer un décor, et ce pour plusieurs raisons. La plus évidente serait peut être l’esthétisme, on peut imaginer aussi certainement le bien être des futurs hôtes. La population de poissons marins compatible avec notre hobby est issue des certaines zones de récifs coralliens, c’est à dire parfois d’endroits peu profonds et constitués de multitudes de cachettes. En effet la plupart des poissons marins ne survivrait pas en aquarium car ces poissons sont pélagiques, c’est à dire qu’ils vivent en haute mer et ne sont pas inféodés à un territoire. La création de cachette, la notion de territoire, un petit coin calme hors de vue de colocataires querelleurs, répond à des besoins physiologiques.

Le masquage des parties techniques, des pompes et tout ce qui nuirait à l’harmonie de notre petit coin de nature, le placement des coraux si vous envisagez un bac récifal, ou tout simplement la reconstitution du milieu naturel, sont d’autres solutions évidentes permises par le décor.
Les récifs coralliens sont issus de la croissance du corail dur dans une course de milliers d’années vers la lumière, généralement posés sur les fonds maritimes du littoral, ou sur les versants de montagnes souvent volcaniques.
Les barrières de corail cernant les atolls créent les lagons, réserve de poissons aux couleurs éclatantes, ne craignant que peu de prédateurs du fait de ce rempart naturel. Toutes ces notions les aquariophiles les connaissent bien mais est ce bien là tout ce que l’on peut demander à une roche, dans un écosystème d’eau de mer ?

 

Quelle roche pour l’aquarium marin?

 


 Vue d'ensemble d'un aquarium récifal

Nous prendrons deux cas de figures : le bac de poisson seul et l’aquarium avec invertébrés.

 a) Le décor d’un bac marin peuplé de poissons seuls devra répondre aux spécificités des individus maintenus.

Les squelettes de coraux durs, blanchis au chlore, sont souvent utilisés, et je m’élève personnellement contre cette pratique : le prélèvement sans discernement dans les milieux naturels de coraux souvent vivants sont en opposition avec l’idéologie écologique d’un aquariophile. Les catastrophes naturelles et le réchauffement de nombreux sites naturels ont causé la destruction de milliers d’animaux, certaines régions étant maintenant entièrement dévastées. Seuls les individus qui survivent, se croisent et se multiplient en aquarium devraient être prélevés, l’échange de boutures, la création de fermes d’élevage devraient permettre à terme (tout au moins pour les coraux durs à croissance rapide) de s’affranchir de ses prélèvements. Un corail mort n’apportera aucun plus par rapport à une pierre inerte, la colonisation par des bactéries nitrifiantes sera équivalente sur n’importe quel support poreux.
Un squelette de corail ne reste pas blanc très longtemps et le nettoyage n’en est pas aisé, les poissons peuvent se blesser à leur contact et leur prix est souvent dissuasif. N’oubliez pas, si je ne vous ai pas déjà convaincu, que lors de l’achat de ces animaux protègés par la convention de Washington, même morts (!), que l’on doit vous fournir un C.I.T.E.S. (Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora). Ce document officiel porte un numéro d’autorisation, délivré par votre commerçant qui le détient lui- même de l’exportateur). Sans ce CITES, vous êtes dans une situation irrégulière vis-à-vis de la loi !
Un corail mort ne se transformera jamais en une pierre vivante dans un aquarium, la création des processus internes propres aux pierres vivantes n’est pas reproductible dans un aquarium d’amateur.
Dans le cas de poisson de grande taille au caractère affirmé et doté d’un solide appétit, on peut envisager un décor de base constitué de roches calcaires et/ou de roches artificielles type aquaroches°. Les décors tendres résinés ainsi que les fils électriques sont à bannir en présence de Balistes, poissons coffres, poissons perroquets aux mâchoires puissantes. Un complément à base de pierres vivantes sera un plus indéniable à la réduction des nitrates, et ce, bien que ces robustes poissons ne soient pas sensibles à des taux qui mettraient en péril des invertébrés. Pour ne pas surcharger un décor, les pierres vivantes peuvent être stockées dans une partie de la décantation sous éclairage. Elles rempliront les mêmes fonctions et pourraient permettre à une micro faune benthique d’échapper à la prédation.



Il ne faut pas oublier que tout traitement médicamenteux à base de cuivre détruit irrémédiablement toute la micro-faune épuratrice de vos pierres vivantes. Le résultat de l'opération relégue vos roches au statut de simples roches calcaires, que seules les bactéries nitrifiantes coloniseraient après quelques semaines.
Le volume de pierres vivantes devrait être d’environ 30% du décor et au minimum de 7 kg pour 100 litres de volume extérieur de l’aquarium.
Une réduction naturelle des nitrates pourrait en complément des pierres vivantes, être réalisée par l’adjonction d’épaisseurs de sable corallien suffisantes, sous le principe de la méthode dite Jaubert (du nom de son initiateur, méthode que nous développerons dans un article dédié à la filtration en eau de mer). En complément, une filtration mécanique et un lit de billes de soufre résoudront les problèmes de maintenance.
Autre solution complémentaire et préconisée pour les bacs sans invertébré, peuplés de gros pollueurs : la dénitrification hétérotrophe sur soufre ( Ce type de dénitrateur amateur a trouvé un écho professionnel certain, mais patience : sujet traité prochainement)...


Photo du montage de l'aquarium de M Guitard

 

 

 

 

B) Dans le cas d’aquarium de taille plus réduite ou tout simplement, dans l’optique de la maintenance de poisson de taille et d’appétit plus raisonnable, il serait dommage de ne pas associer des invertébrés faciles.
 En particulier les détritivores et herbivores, pour une aide au ménage, et aussi quelques coraux mous, sans grands besoins, qui donneront une empreinte esthétique très réussie à votre microcosme sous-marin.
Le ratio pierres vivantes/ roches inertes devra atteindre 50% et au moins 10 kg de pierres vivantes pour un volume de 100 litres extérieur d’aquarium.

L'exemple typique sera l'aquarium de 200 à 300 litres (exemple 70 x 70 x 70), bac avec écumeur, éclairage HQI et décantation.

 

 

Pierres vivantes au démarrage de l'aquarium de Marc Mamanna

 

C) Il nous reste en dernier cas de figure à traiter les bac récifaux purs, agrémentés de coraux durs mais bien vivants ce coup-ci.

 Je préconiserais cette fois-ci la méthode berlinoise, qui associe les pierres vivantes à un éclairage puissant (HQI par exemple), l’adjonction de calcium, un brassage puissant (10 fois minimum le volume du bac par heure, et plus), l’absence de filtration autre qu'un peu de perlon en sortie de surverse que l'on jette 2 fois par semaine et un écumeur.
Le volume de pierres vivantes sera important et par conséquent le budget aussi, comptez 20 kg de pierres vivantes pour 100 litres d’eau de votre aquarium.

 

Démarrage d'un aquarium, photo Atlantide/Colombel
La roche inerte pourra être avantageusement remplacée par de simples cloisons en verre ou de terre cuite supportant le décor mais permettant un siphonnage aisé de la sédimentation (clochage du sable par exemple et rinçage à l'eau de mer : recommandé en présence de pierres vivantes dans le cas d'une épaisseur de sable mince, mais pouvant être avantageusement remplacé par des pierres vivantes plates disséminées sur l'avant (résultat esthétique moyen...)). Pour un fond de sable corallien plus épais, la mise sur plot n'apporte aucun plus. Ce sol servira à neutraliser les sédiments en les traitant de par sa faune bactérienne diverse, en atteignant parfois la dénitrification dans les zones profondes. Ce n'est pas pour autant que l'emploi de filtre sous sable est recommandé, bien au contraire, l'accumulation, et le stockage de résidus des matières en dégradation, se comparerait à une bombe à retardement, jour ou les capacités d'auto-épuration du milieu seront atteintes.
Vous pouvez prévoir l’accès à la vitre arrière en constituant votre décor, de façon à ne pas l’appuyer le long des vitres si votre aquarium possède une largeur suffisante (mais gare aux éboulements) l’entretien de celle-ci en sera ainsi facilité. N’hésitez pas à faire preuve d’ingéniosité pour construire votre décor, constituez des grottes, des surplombs, et ne tombez pas dans la facilité de l’éboulis de roches entassées ! Aérez votre décor!
Il est évident qu’une largeur d’aquarium d’au moins 60 centimètres facilite l’élaboration d’un décor esthétique, oubliez donc les standards du commerce et pensez au sur-mesure. Pensez aussi à l’intégration des pompes en construisant votre décor.
Un dessin préalable peut vous aider à choisir les formes de roches nécessaires à son élaboration.

La reconstitution d’un écosystème marin récifal, implique une maintenance rigoureuse et des paramètres optimums : les pierres vivantes en sont l’élément primordial et obligatoire.

 

 

LES PIERRES VIVANTES 

C’est quoi exactement une roche «vivante» ?

 
photo Fabrice Poiraud-Lambert (Nudibranche)

Non ! Aucun risque de voir vos pierres vivantes traverser le salon. Le vivant dans ces squelettes de coraux, érodés par le temps se trouvent à l’intérieur. Vos roches ne servent que d’hôtes, à ces micro-organismes qui seront la base de votre écosystème. La pierre vivante peut être aussi une concrétion de roches calcaires ou volcaniques anciennes.
Elle est souvent prélevée pour des raisons évidentes de facilité dans de faibles profondeurs. Ce sont souvent des roches éparses emportées par la houle : il suffit de remarquer l’absence de cassure sur ces roches qui nous parviennent. En effet si le pourtour est colonisé par des algues ou des invertébrés, une brisure franche et récente laisse apercevoir un cœur poreux et blanchâtre.
Il existe plusieurs provenances pour ces roches, la plus courante est l’Indonésie et l’océan pacifique. On y récolte des pierres splendides superbement colonisées par les corallines qui donneront à vos décors d’aquarium une splendide couleur rose et violette. Les formes sont variées et la porosité permet une colonisation idéale par les micros organismes et bactéries, il n’est pas rare d’y voir apparaître des Corallimorphaires (Discosomas par exemple) ou des Zoanthaires ( Zoanthus par exemple).
Attention malgré tout le temps qu'elles ont mis à arriver dans notre pays, un trajet en bateau réduira les coûts comme l'espoir de réussir votre bac! Pas de fausses économies sur ce poste, les pierres vivantes doivent voyager en avion pour que l'on puisse espérer garder en vie les animalcules et micro-bestioles vivantes ! C'est là le seul intérêt des roches vivantes!
Dans le Pacifique Sud, Samoa, Polynésie, Fidji, sont prélevées des roches aux formes abondamment tourmentées : leur prix en est excessif, et leur forme superbe génère hélas trop de nids à sédiments. Elles sont colonisées d’algues calcaires de couleurs variées et rares.
Il circule aussi des pierres issues des Caraïbes, d'Égypte et de Madagascar, mais bien que le prix de ces roches soit attractif je vous les déconseille : leurs capacités d’épuration sont fortement réduites du fait d’une densité supérieure, leur volume sera moindre pour un même poids, d’où une fausse économie.
Friables, elles se désagrègent rapidement et créent une sédimentation excessive.

 

Ces Octocoralliaires peuvent apparaître de façon spontanée sur des roches vivantes de qualité,
ils résistent au voyage et aux conditions extrêmes de démarrage de votre biotope marin




Pourquoi des pierres vivantes :

  Les roches vivantes comme système naturel de filtration biologique est un héritage d’un Indonésien avant-gardiste nommé Lee Chin Eng. Au début des années 1960 sa méthode ne convainquit que difficilement les incrédules. Pour que sa méthode soit viable, il fallait laisser les roches mûrir et laisser se décomposer les parties qui ne survivent pas en aquarium
Les aquariophiles impatients ne laissaient pas ce temps nécessaire et la poussée d’ammonium et de nitrite détruisait la vie dans les bacs.
Il existe sur le pourtour des roches poreuses une population de bactéries nitrifiantes qui consomme de l’oxygène pour réduire les nitrites en nitrates. (NH4 -> NO2 -> NO3 ) Inversement, au cœur même des pierres en anaérobie d’autres bactéries transforment les nitrates dans un cycle de dénitrification complet aboutissant à l’azote, d’autres bactéries hétérotrophes dégradant les matières azotées. (NO3-> NO2-> 2NO -> N2 )
Il est inutile d’ensemencer en bactéries un bac récifal débutant, les pierres apportant en quantité suffisante la vie indispensable à la création de l’équilibre. Même le sable récoltera des habitants de vos roches. Si l’écumeur est le poumon de votre aquarium, les pierres vivantes en seront les reins, remplaçant tout autre système de filtration.

Première étape, photo Atlantide/Dupont

 

LES HÔTES DÉSIRABLES ET INDÉSIRABLES

Vous savez maintenant qua vos roches vivantes sont le support de macro et micro organismes : on parle d'un million d’individus par mètre cube de roche. La surface poreuse d’une grosse roche, si l’on pouvait la déployer, représenterait jusqu'à un kilomètre carré de surface !
Vous risquez dans les hôtes appréciables, de répertorier des mollusques, des escargots, des Bernard l’ermite, ophiures, oursins, étoiles de mer, des sabelles, des vers, des algues supérieures, des coraux, des coquillages, des crevettes et bien d’autres.
Tout cela pourrait être idyllique si, et oui il y a un si, s’il n’existait pas des locataires indésirables. La plus connue doit certainement être la squille ou mantis (Gonodactylus ) crustacé prédateur, doué d’intelligence qui l’amène à ne jamais se faire prendre deux fois dans un même piège. Les Aiptasias, sorte de petite anémone qui se multiplie par scissiparité, les algues ballons envahissantes du type Valonia, les Planaires, les vers urticants, les crabes, les Nudibranches, Heliacus aerola perforateurs de polypes, et bien d’autres sont le coté négatif des pierres vivantes. Je ne m’étendrai pas aujourd’hui sur ces hôtes indésirables de l’aquarium récifal, ils sont suffisamment nombreux et destructeurs pour qu'un jour je leur crée une page pour eux seuls. Sachez seulement que ses sales bestioles sont arrivées cachées dans le dédale de vos pierres vivantes et souvent dans des tailles qui les rendent indécelables

 

Vouloir éradiquer les Aiptasias conduit parfois à les multiplier, les seuls moyens efficace de lutte sont :
les Lysmata wurdemani, le Chelmon rostratus, Acreichthys tomentosus, l'hydroxyde de calcium en pâte que l'Anémone ingère.

 

COMMENT FABRIQUER SON DÉCOR en pierres vivantes ?

Il vous faut prévoir suffisamment de circulation d’eau autour de vos roches pour éviter la sédimentation excessive et un meilleur renouvellement de l’eau au contact de vos roches pour une épuration maximum. Vous devez placer votre décor directement sur la vitre du fond et non sur du sable : évitez les équilibres instables. Faites preuve d’imagination, aérez votre décor, limitez la surface de contact des pierres entre elles. Penser aux LEGO de votre enfance : vous pouvez assembler vos roches en les reliant par des fils de pêche via un petit trou à la perceuse, pour son passage discret. Cette même perceuse peut vous permettre le passage à travers une roche, d’un rejet de pompe. Aquarium System commercialise une pâte bi-composant époxy vous permettant des assemblages même sous l’eau, les colles Zap gel d'E.S.V. sont aussi utilisables à condition de faire la prise hors de l'eau : le séchage est très rapide. Les décors stéréotypés que l’on rencontre dans les aquariums d’amateurs, sont certainement dus à un manque de réflexion au démarrage du bac. Si vous maintenez des coraux durs à croissance rapide comme les Acropora, le démontage ou la réfection du décor devient quasi impossible avec le temps.

 


En vogue il y a encore peu de temps, les systèmes de brassage des sédiments sous les pierres vivantes associés à des supports pour surélever le décors, connaissent maintenant de nombreux détracteurs.
La méthode n'est pourtant pas mauvaise, mais elle doit être orchestré de manière intelligente. C'est en amont qu'il faudra prévoir l'accés aux pompes qui soulèverons les sédiments, car bien sur à pulser sous les roches, celles-ci risquent de s'encrasser vite. La puissance aussi doit bien être considéré, il faut beaucoup de puissance pour soulever les sédiments, et plus le bac est long plus il faudra de sources pour arriver à nettoyer la totalité du sol sous les roches.
Entre les pierres vivantes et la plage de sable avant il faudra intercaler une bande de verre ou de PVC, posé à chant et pas nécessairement collé, sur laquelle reposerons certaines roches. Une structure en tube PVC ou autre, permettra de maintenir la hauteur équivalente à la bande de verre les pierres vivantes du décors, cela afin que les flux des pompes sous le décors ne chasse pas le sable sur la partie visible.
Ce brassage devra opéré de jour et par intermittence pour ne pas trop perturber les poissons et invertébrés. La problématique restera de guider les sédiments vers la sur verse puis vers un principe efficace de retenu des sédiments (décante lamellaire, feutre fin type mico filtre Dennerle, ou les cônes de tissus filtrants de Deltec) et de compenser la hauteur perdu sur l'ensemble du décors par la structure portante, les Coraux durs comme le Acroporas ayant besoin de place pour croître en hauteur, les aquariums conventionnels de 600mm de hauteur seront insuffisant, et au dessus ce sont vos bras qui n'irons plus jusqu'au bas de l'aquarium. ce principe est donc destiné aux aquariums de grande taille dont la hauteur souvent permet ce rehaussement.

 

 

COMMENT CHOISIR SES PIERRES VIVANTES ?

Nous mettons dans notre aquarium les faces agrémentées de corallines encroûtantes roses du coté visible, mais lorsque l’on reçoit les roches les parties exposées à la lumière du soleil sont recouvertes par des algues de toutes sortes et des sédiments, et c’est parfois le dessous qui est rose.
Variez les formes : les pierres plates serviront à fabriquer des surplombs permettant de maintenir les animaux craignant la puissance des HQI, et il sera facile d’y fixer vos invertébrés. Les formes massives seront les piliers de votre édifice, et une base efficace pour monter votre décor en hauteur.
Dans un aquarium récifal, le fort courant dû aux pompes permet aux déchets d’être entraînés vers la décantation où ils seront siphonnés (cas des détritus légers en suspension), ou, pour les sédiments les plus lourds, d’être recueillis par gravité, si vos pierres sont agrémentées de fortes cavités. Les roches vont, par leur forme tortueuse, accumuler les matières non dégradables qui seront des sources de phosphates et de nutriments pour de nombreuses sortes d’algues indésirables. L’effet esthétique des roches très découpées sera peut être au rendez-vous, mais le siphonnage malaisé.

 

CONCLUSION

Il existe plusieurs sortes de dénitrateur et nous en parlerons ultérieurement, mais une conclusion simple s’impose : la dénitrification naturelle opérée au sein des pierres vivantes remplace avantageusement tout système de dénitratation dans un microcosme récifal, s' il n’est pas sursaturé en matières organiques.
Outre l’aspect esthétique des roches vivantes, la fonction épuratrice indéniable rend obligatoire leur présence dans un bac marin peuplé d’invertébrés.
N’oubliez pas que ce sont des êtres vivants qui assument ces fonctions au cœur de vos roches, et le traitement au cuivre ou le nettoyage à l’eau douce rend stérile vos pierres et vos espoirs, de même qu'une exposition prolongée à l'air en fait périr les habitants.
Pour le transport de vos pierres, utilisez des caisses en polystyrène que le marchand devra mettre à votre disposition lors de l'achat, recouvrez-les de linges humides (eau de mer!) , puis stocker les ensuite dans des bidons ou carrément dans la baignoire avec des pompes de brassage !
Avant de finaliser votre décor laissez vos pierres dans votre aquarium en eau, en les étalant sur toute la surface du sol . Guettez les claquements nocturnes des squilles pour pouvoir éventuellement isoler la pierre hébergeant le parasite.

De même, enfoncez dans les infractuosités des roches un tournevis à chaque fois que l'entrée du trou est comblé par un enchevêtrement de petit cailloux ou coquilles : un crabe s'est certainement construit là une porte de cette façon ! Les oursins devront être isolés dans la décantation avant identification et preuve de leur innocuité.

 

CONSEIL :
Lorsque vous achetez des roches en carton sachez que dans le poids payé, vous avez compté : la boue, le sable, les fragments inutilisables, les algues en putréfaction, l’eau au fond des cartons et parfois le poids de l’emballage ! Si votre magasin est compétent en eau de mer, le choix de pierres acclimatées n’est peut être pas plus cher.
Si votre commerçant n’écume pas, n’éclaire pas, ni ne brasse ses pierres vous prenez le risque en lui en achetant de perdre beaucoup de vie sur ces pierres, même si le prix en est inférieur le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Par contre, il est normal que des pierres stockées dans de bonnes conditions soit claires et sans algues, elles exploseront sous un éclairage puissant et dans une eau neuve chargée de nutriments. 
Lors de l'achat vérifiez dans le magasin ce que sont devenus les roches dans les bacs d'exposition, si vous devez rajouter des pierres dans un bac qui est déjà peuplé, gare à une éventuelle montée de nitrites. N'achetez que des pierres provenant de bacs où des poissons ont déjà été introduits (bacs d'expo en bon état par exemple)


ASTUCE
 :

 Des cloisons en PVC pour supporter le décor, ou la chasse impitoyable aux sédiments

Lorsque les coraux ont trouvé leur place et croissent avec bonheur dans votre aquarium, la réfection de celui-ci peut devenir une gageure. Le brassage et les animaux fouisseurs ( Concombres, valancienna, Ambligobius ) ont mis en suspension les sédiments accessibles, le siphonnage régulier de la décantation permettra leur élimination, mais que se passe-t-il sous ce somptueux décor en pierres vivantes, empilé avec amour ? Seul remède : aspirer sous les pierres, plus facile à dire qu’à faire ! Sauf si vous avez pris la précaution de laisser le passage sans avoir à tout démonter. L’utilisation de portions de PVC alimentaire ou de casiers en verre ( voir croquis ), évitant l’encombrement du sol, la mobilité des roches placé à l’avant vous facilitera la vie tout en masquant ces décors hétéroclites. Ne prévoyez pas de trop grandes hauteurs, juste de quoi passer un tuyau et éventuellement de quoi clocher votre sol.
Abandonnez l'idée de passer des tuyauteries pour remettre en suspension les sédiments.

 

En effet, ceux-ci se redéposeraient sur le décor et les animaux, favorisant la croissance d'algues indésirables. Une fine couche de sédiment sur les roches empêcherait la pénétration de l'eau par capillarité dans les pierres, limitant d'autant leur pouvoir de transformation des nitrates en azote.

  
Photos Rhashida OSSEN (île Maurice)


INTRODUCTION des pierres vivantes DANS L’AQUARIUM 

Quelques bases pour la préparation de vos pierres vivantes.
Vous avez deux possibilités lors du choix de vos précieuses roches : soit des P.V. brutes, soit des P.V. acclimatées et nettoyées.
Les P.V. livrées directement dans leur emballage d’origine, sont à réserver aux aquariophiles confirmés : il faudra en effet trier le bon du mauvais dans la faune et la flore abondante dont elles sont recouvertes.
Il faut aussi rincer à l’eau de mer tous les sédiments, boue et sable les recouvrant.
Ces éléments n’auront pas supporté le voyage, d’autres s’altéreront irrémédiablement, la dégradation de ces organismes en décomposition entraînera une montée d’ammonium et de nitrites virulente dans votre aquarium. Odeur ( sulfure d’hydrogène ) et ambiance glauque au rendez-vous.


Arrivé à ce stade, la méthodologie est la même pour des P.V. acclimatées.
Les paramètres de l’eau ainsi que le matériel mis en œuvre devront être celui de votre installation définitive. Pensez par exemple à la densité et à la température. Vos pierres neuves devront être fortement brassées, pour cela ne construisez pas votre décor immédiatement mais étalez vos roches sur toute la surface du fond de l’aquarium. Vous devez éclairer votre aquarium dès l’introduction des P.V., d’abord sur une période de 6 heures par jour. De jour en jour augmentez la durée d’ensoleillement d’une heure, jusqu’aux 12 heures journalières. Démarrer votre aquarium en l’éclairant 12 heures par jour directement n’est pas préjudiciable à mon humble avis bien au contraire.
Siphonnez régulièrement les sédiments. Attendez 4 à 6 semaines pour introduire les premiers détritivores et le double pour le sable. La prolifération des algues est normal et ne doit pas vous inquiéter si elle ne tarde pas à disparaître..

 

 


Brassage en aquarium photo ASR

 

BIBLIOGRAPHIE

L’aquarium récifal volume 1 de Charles DELBEEK et Julian SPRUNG Ricordea publishing
 Aquarium Récifal, lAssociation. Aquarchives : les pierres vivantes par Stéphane Denis.
Les pierres vivantes dans l’aquarium récifal, par Christophe SOLER

Ce texte ne représente que mon humble avis avec les connaissances acquises à ce jour, cette opinion peut bien évidement évoluer ou différer dans un avenir plus ou moins proche. Dans l'aquariophilie rien n'est figé et l'on apprend chaque jour.
Ces textes n'engagent que moi, et n'ont d'autres valeurs que celles que vous voudrez bien y attacher.

Chris pour A.S.R.

 

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