Une invasion qui vous guette vous aussi,
ou comment lutter contre les Planaires toxiques !
I La
découverte
Photo Julien
Devant mon bac,
j'observais ce sable qu'on m'avait vendu pour une blancheur qui
amènerait un effet visuel du plus beau cru dans mon bocal.
Et toujours devant mon
bac, c'est avec patience que j'attendais la fin de cette " peste
rouge ", ces fameuses cyanobactéries, qui faisaient de
très larges plaques couvrant le sol.
Et c'est alors que je me suis rendu
compte que ces plaques était agitées de mouvements qui n'était
pas dus au courant
J'observe de plus
près
qu'est-ce que c'est que ce truc ? c'est
rouge-orangé, légèrement transparent, ça
ressemble à un petit carré de feuille plastique
découpé au ciseau d'un 1 mm sur 2. Et il y en avait des
dizaines
Et ça bouge !
Depuis combien de temps
c'était la ? aucune idée. Mais à vue de nez, je
dirais une semaine. C'est à cette dàte que j'ai
rapporté un corail acheté à une connaissance.
Serait-ce le vecteur d'introduction ?
Une semaine plus tard,
c'est carrément l'invasion ! J'ai parfois même du mal
à voir du sable blanc (surface de 80*160) et les pierres
vivantes en sont évidemment couvertes
Renseignements pris, ces
planaires (convolutriloba retrogemma brun rouille) sont inoffensifs "
directement " (ce n'est pas le cas de tous les planaires ! ); ils ne
se nourrissent pas de coraux, mais peuvent par leur occupation du
terrain, concurrencer les coraux, et en les recouvrant, les asphyxier
ou les priver de lumière.
Bon, ça s'annonce
mal . Un individu coupé en petits morceaux donnera autant
d'individus. Je lis sur Aquamer des gens qui tentent de régler
ça aux antibiotiques, etc
oui mais moi, je suis
fortement chargé en coraux durs et mous ..beark ! j'aimerais
éviter
mais les pronostics sont, de toutes
façons, toujours assez pessimistes, quelle que soit la
méthode employée.
II La riposte
1) La riposte passive
Alors plusieurs phases de contre-attaque
se mettent en place. D'abord, siphonnage manuel. Ça ne fait pas de
mal. Je cloche mon sable, " comme d'hab ", dirais-je. Et en même temps,
ça aspire un max de planaires.
Dans l'aquarium récifal vol1,
je trouve que les planaires sont friands des nutriments qui jonchent le sol,
et surtout des algues vertes qui passent leur temps à recouvrir nos
vitres
Je diminue donc l'éclairage qui frappe les vitres, (je
mets des caches pour que la lumière ne frappe pas directement les vitres)
et effectivement, je réduis les algues des vitres, et les planaires
ne s'y collent plus. Ils vont donc sur le sable et les pierres, ce qui me
facilite leur siphonnage
Alors ruse : un lampe incandescente
placée contre une vitre de l'aquarium semble avoir l'étrange
propriété d'attirer les bêtes en masse. Il est clair que
ces parasites sont attirés par la lumière. Il ne reste plus
qu'à racler la vitre où ils se sont agglutinés.
Mais ça ne suffit pas. De plus,
sur les pierres, on les voit mal. Elles sont de la même couleur
.
Pas facile. En plus, j'ai beau siphonner, la population n'a pas l'air de baisser
il est temps de passer la vitesse au dessus
2) La riposte
active
J'ai observé qu'une certaine
partie (négligeable) présente sur la caulerpe a été
ingérée par mon flavescens, en mangeant la dite caulerpe
accident de parcours. Après tout, comme je n'ai pas du tout envie de
mettre des produits chimiques dans mon bac, il doit bien exister des prédateurs
de planaires. Alors je décide d'aller voir mon poissonnier, Christian,
d' Abri Sous Roche . Pour lui, trois mangeurs de planaires potentiels. (car
tout dépend de l'individu ; certains bouderont les planaires, d'autres
s'y attaqueront en apéritif, d'autre en feront un festin.)
D'abord, Pseudocheilinus
hexataenia
Ce poisson de petite
taille, est par ailleurs très joli à mon goût, et
plusieurs individus peuvent être mis ensemble dans le
même bac. Je décide donc d'en mettre 3 dans mon bocal,
afin de multiplier les chances de tomber sur un individu mangeur de
planaires.
Photo Julien
Ensuite Halichoeres
marginatus
D'une ligne un peu
semblable à un labre, c'est une grosse pièce, pour mon
aquarium. Je n'en prend qu'un pour cette raison. Ses couleurs vert
brillantes me ravissent.
Photo Julien
Enfin, Macropharyngogon
(ornatus ?)
Il parfait le trio, tant
par sa robe somptueuse que par son comportement atypique. En effet,
si Pseudocheilinus préfère zigzaguer entre les roches
et s'abriter entre les branches des coraux, et Halichoeres
préfère nager en pleine eau et est devenu, avec mon
flavescens et mon strigosus, la star du bac, Macropharyngogon a des
murs un peu spéciaux : il passe les 5 premiers jours
enterré dans le sable, sans sortir. On le croit mort, et tout
à coup, on le voit réapparaître
Il
s'enterre toutes les nuits pour dormir, et ressort la journée
pour vivre en pleine eau ou entre les roches.
Je décide, de part ma lecture
dans l'aquarium récifal vol 1 (je crois), de rajouter aussi un mandarin,
peut-être même plus pour l'agrément de mon bac, d'ailleurs,
que pour sa capacité à manger des planaires
:o) mais
il y est dit que parfois, il y goutte. Je règle ainsi le problème
du mandarin qui, une fois toutes les ressources alimentaires du bac épuisées,
dépérit
Photo Julien
III Le
contrôle
Et force est de constater que c'est
un succès. Les planaires sont aujourd'hui en forte régression,
et je n'observe plus que quelques dizaines d'individus . Il faut aussi dire
qu'ils sont passés dans mon refuge (normal, je ne suis qu'à
moitié étonné
) et que donc, le refuge alimente
le bac principal en planaires et autres nourritures, ce qui est son but, après
tout .
Je sais que leur
disparition peut-être due à d'autres facteurs (perte de
leur source d'alimentation, changement de la qualité de
lumière, etc
) mais de toutes façons, mes
nouveaux pensionnaires valent le coup, que ce soit pour leur
occupation de l'espace ou pour leurs couleurs chatoyantes, et pas
seulement pour leur régime alimentaire
.
Avec l'aimable autorisation
de julien Téodule
http://membres.lycos.fr/thebigfaille/