Pangio
Kuhli
(anciennement Acanthophthalmus Kuhli )

Un poisson d'aquarium parmi les plus étranges…
ni un vers ni un serpent mais un Kuhli !
Avec son caractère accommodant, il peut cohabiter facilement avec
de nombreuses espèces. Importé depuis le début du XXè siècle par
des marchands allemands, le Pangio kuhli fait partie de la famille
des Cobitidés qui compte une centaine d'espèce et qui ne se rencontre
qu'en Europe, dans quelques points au nord de l'Afrique (au Maroc
et en Ethiopie), et surtout en Asie, mais qui n'a curieusement
aucun représentant ni sur le continent américain ni en Australie.
Sept genres forment cette famille, mais seuls
3 concernent les aquariophiles : les Acanthophthalmus qui sont
originaires d'Asie (= les Kuhli dont il est ici question,) les
Acanthiopsis qui ne comptent qu'une seule espèce et surtout les
Botia, qui sont installés dans une bonne partie de l'Asie du sud-est,
y compris l'Indonésie et Bornéo…
Les Pangio kuhli sont originaires de l'Asie du sud-est, plus particulièrement
de la partie méridionale de la Malaisie, dans les îles
de Sumatra et Java ainsi
qu'à Bornéo et
dans le sud de la Thaïlande.
On en pêche quelques espèces aussi
dans les rivières du nord du Bengale et dans la région de Singapour.
Il existe de nombreuses variétés, diverses sous-espèces qui ont
plus ou moins les mêmes exigences mais se différencient par leurs
pigmentations variées. En plus des A. kuhli
myersi qui sont originaires
de Thaïlande et préfèrent les eaux douces et légèrement acides,
on trouve plus ou moins régulièrement dans les bacs des marchands
: Des Pangio kuhli sumatranus, qui présentent des bandes noires
nettement plus larges et moins nombreuses. Des Pangio
anguillaris,
qui n'ont pas de rayures. Des Pangio kuhli
rubiginosus, espèce
de plus petite taille qui atteint rarement les 4 cm et possède
20 barres noires. Des Pangio kuhli semicinctus dont seul le dos
est tacheté. Des Pangios kuhli shelfordi, qui ne présente pas de
rayures, mais une longue ligne noire horizontale sur les flancs.
Et quelques autres variétés plus rarement importées et donc peu
disponibles dans les magasins.
Ces poissons sont souvent trouvés
en nombre très important dans les cours d'eau peu profonds, qui
ont peu de courant et un fond sablonneux recouvert d'une bonne
épaisseur de vase et de sédiments. Leur taille peut atteindre 8
à 10 centimètres, les plus grandes femelles pourrant mesurer jusqu'à
12 cm. Leur nageoire dorsale est située très en arrière, presque
à la verticale de la nageoire ventrale. Les yeux sont petits, cerclés
de jaune et recouverts par une peau transparente qui les protège
et leur évite des lésions lorsque les poissons s'enfouissent dans
le sable ou les sédiments du fond. Sous les yeux se trouve une
épine érectile, osseuse et qui peut griffer facilement la main
de l'aquariophile qui tente d'attraper un Kuhli ou qui peut rester
coincée dans le filet ou l'épuisette lors de la capture. Cette
épine leur sert d'arme et les protège des prédateurs. Leur museau
est arrondi, sous la bouche, qui est petite et en position infère
se trouvent 3 paires de barbillons ; la mâchoire n'a pas de dents,
les narines postérieures se présentent comme des simples orifices
ronds, tandis que les narines antérieures ont une forme tubulaire
; la tête est dépourvue d'écailles.
Les Pangio possèdent comme
d'autres membres de leur famille ce que l'on nomme « l'appareil
de Weber », qui leur permet d'améliorer la perception des sons
et des vibrations dans l'eau. Il s'agit d'une chaîne d'osselets,
qui relient l'oreille interne à la vessie natatoire, et qui servent
de caisse de résonance et qui amplifient les sons. Comme les rivières
où vivent les Kuhli sont souvent vaseuses et la visibilité limitée
à quelques centimètres, ils utilisent cette sensibilité particulière
pour se déplacer et se situer plus aisément.
Les écailles qui couvrent
leur corps sont petites et profondément enfoncées, recouvertes
d'un épais mucus qui joue un rôle dans la protection de leur épiderme
lorsqu'ils s'ensablent. Comme d'autres poissons qui vivent dans
des milieux parfois pauvres
en oxygène (par exemple les Gouramis, Betta et autres Colisa qui
ont développé un " labyrinthe ")
les Kuhli ont aussi mis au point un moyen de respirer dans des
zones peu oxygénées. Ils possèdent un système de respiration annexe,
qui leur permet d'absorber l'air par les parois de l'intestin,
un peu comme les Corydoras…
Les Pangio sont inféodés au substrat
ce qui signifie qu'ils vivent au raz du sol, sur le fond et qu'ils
sont même souvent carrément enfouis dans le sable. La hauteur d'eau
du bac importe peu, il vaut mieux leur offrir un bac large et profond
plutôt que haut. La surface au sol est donc à privilégier. Ce sont
des poissons grégaires qui doivent impérativement être maintenus
en groupe de 5 ou 7 individus et même plus nombreux si on veut
les voir quelques fois dans la journée. Gardé seul ou par paire,
un Kuhli se cache en permanence, ne sortant qu'à la nuit très brièvement
pour des incursions à la recherche de sa nourriture. Si on veut
voir des Kuhli se comporter " normalement " il est bon
d'en regrouper une dizaine au moins, pour leur permettre de retrouver
les comportements sociaux qui sont les leurs dans la nature et
d'établir une sortie de hiérarchie à l'intérieur de leur banc.
En petit groupe, les Kuhli sont plus rassurés et se montrent
facilement. On les voit enroulés les uns aux autres, entassés et
emmêlés et installés à l'ombre.

Ils sont très habiles pour sinuer
entre les plantes, sous le décor, à travers les racines et les
éboulis. Il est indispensable de leur fournir un sol meuble, dans
lequel ils puissent s'enfouir sans risquer de se blesser. Un sol
composé de quartz tranchant est donc à proscrire pour un aquarium
où l'on désire héberger des Kuhli, il faut choisir un sable doux
et fin dans lequel ils puissent s'enterrer et ne pas mettre du
gravier ou des petits galets. De nombreuses cachettes, noix de
coco, racines et branchages entremêlés, éboulis, poteries diverses
sont nécessaires à leur confort! Ils apprécient particulièrement
les tubes en PCV à demi enterrés et viennent volontiers s'y cacher.
En bac de vente chez ASR
 
Vue de dessus et de profil

Un bac de vente
(Les Kuhli étant particulièrement
difficiles à photographier,
soyez patient, je prendrais bientôt de nouvelles photos)
Textes : Véronique Ivanov
Photos: Cinqth, Johan, Abri Sous Roche©Copyright 2007 - All Rights Reserved
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