Les carpes Koi sont des poissons très prisés pour peupler les bassins de jardin extérieurs. Elles sont appréciées pour leurs couleurs variées, une grande taille permettant qu'elles soient bien visibles, une absence de peur de l'homme et d'une grande robustesse alliée à leur grande résistance au frimas.
Les plantes et les poissons sont les éléments ornementaux prépondérants d'une pièce d'eau apportant sérénité et esthétisme dans votre jardin.

A l'origine ce n'était qu'une carpe commune Cyprinus carpio, la même que nous avons en France, et qui d’ailleurs a été introduite par les Romains, son origine étant l’Asie Mineure, puis on la retrouve de la Turquie au Japon et dans les bassins de la mer Noire, de la Caspienne et de la mer d’Aral, elle était d’ailleurs un poisson supportant l’eau saumâtre.
Cette carpe simple sans couleur a tout d'abord été élevée en chine pour servir de nutriment et ce n’est que bien plus tard que les croisements ont abouti à obtenir des coloris rouges, blancs, jaunes, ou noirs.
Ce sont ensuite les Japonais qui élevèrent cette passion au rang d'art, certaines mutations de couleurs sont si rares que des collectionneurs sont prêts à débourser des sommes faramineuses pour les obtenir.
Pour les Japonais la carpe Koi fait partie de longue date de leur culture, on lui attribue une symbolique de virilité et d'amour. On trouve des traces de l'introduction des carpes au Japon dès l'an 200, mais ce n’est que depuis l’an mille que l’on trouve trace d’une sélection qui aurait permis de mener aux animaux les plus colorés et contrastés correspondant aux Koi actuelles.
Les éleveurs asiatiques ont donné des noms spécifiques aux patrons de coloration rare de leurs carpes, on parle de Kohaku, Showa, Bekko, Asagi, Goshhiki, Sanke, Utsuri, etc…
Chaque appellation comporte un nom regroupant un code de couleur, par exemple les Hikarimono sont des variétés unicolores mais aux nuances métalliques, les Kohaku sont des carpes koi blanches à motifs rouges, mais les Tancho sont des Kohaku, des Sanke, ou des Showa arborant un rond rouge sur le dessus de leur crâne en plus de leur première spécification.
La nomenclature est assez complexe et pour les simples possesseurs que nous sommes ce sont des coups de cœur qui feront le choix de l'animal et de ses couleurs pour orner notre bassin.
La carpe koi a pris sont essor en 1914, date de leur sortie d’une province du japon, et elle est apparue dans des élevages en Europe grâce à l’avènement du transport aérien dans les années 1945.
Le succès a été immédiat et si les élevages Japonais gardent la primeur des plus beaux patrons de coloration, d’autres pays proposent aujourd’hui des carpes koi grâce à la facilité à maintenir ce poisson dans des bassins extérieurs. De nouvelles architectures d’associations de coloris fixés ont même vu le jour dans ces élevages, on estime à plus de 100 sortes de carpes koi.
Il faut de nombreuses années avant d’obtenir et fixer une association de couleurs et de formes et que le croisement de mêmes coloris fournisse une descendance de coloris identique. La difficulté est accrue par le fait que selon leur âge le dessin évolue pendant la croissance et change au point de rentrer parfois dans une autre appellation.

Les carpes koi ont aussi d’autres signes distinctifs et différences par rapport aux origines, certaines sont exemptes d’écailles, d’autres au contraire en arborent de grandes tailles éparses sur leur corps, comme leur homologue naturel la carpe miroir.
Spécifique aussi aux carpes, les quatre barbillons ornant la commissure de leurs lèvres et servant à détecter la nourriture dans le sol sableux de leur habitat jusqu’à plusieurs centimètres de profondeur.
Au fil du temps leur corps est devenu fusiforme, moins haut et plus long.
Autre particularité, ce sont aussi les yeux qui ont changé de place par rapport aux origines, aujourd’hui sur le dessus de la tête au lieu de part et d’autres, certainement une adaptation à la captivité où la nourriture vient de la surface de la main de l’homme.
L’association entre l’homme et la carpe koi dépasse le charme, la sérénité et la dynamique que cet animal apporte à un jardin munie d’une pièce d’eau.
Il y a une force, de la puissance dans ce poisson, induit par sa taille imposante, sa longévité équivalente à celle de l’homme, et son absence d’agressivité.
Les Asiatiques lui attribuent l’image de force et de persévérance car elles remontent les cours d’eaux à contre courant, une légende en est d’ailleurs née.
C’est aussi la facilité à l’apprivoiser qui assurera son succès, elle est capable de laisser la main de l’homme la toucher (ce n’est pas conseillé, cela endommage le mucus protecteur qui l’aide à supporter le froid et à la protéger des infections), et viendra à heure fixe quémander sa pitance.
Son régime alimentaire en majeure partie herbivore permet l’association avec tous les autres poissons bien plus petits qu’elle, et il n’y pas de prédateur non plus pour effrayer la carpe Koi à part le Héron. Aucune raison pour cet animal d’avoir un comportement agité ou agressif, et il est du plus bel effet d’associer de gros poissons rouges multicolores à ces pièces maitresses de votre bassin.

Atteignant en moyenne 70 cm et parfois jusqu’à un mètre de long et cherchant sa nourriture au bord de la pièce d’eau à vous pourrez à satiété en profiter, avec son tempérament indolent et ses couleurs chatoyantes elle reste apparente dans de superbes ballets aquatiques.
Sa grande taille la rend impropre à la maintenance en aquarium, et il faudra penser à la taille adulte de cet animal avant d’en introduire dans une pièce d’eau de volume insuffisante.
Il faut compter un mètre cube d’eau par animal de plus de 50 cm ou pour deux carpes de moins de 45 cm.
Les femelles sont plus grandes à l’âge adulte que les mâles et restent plus colorées, alors que les mâles jeunes arborerons des couleurs plus vives qui passeront avec le temps. Il est difficile de reconnaître le sexe d’une carpe koi avant l’âge de deux ans, le critère les plus évident étant les nageoires pectorales qui sont plus courtes et de forme arrondie.
La carpe étant végétarienne elle ne possède pas d’estomac, c’est tout le long de son intestin que se fait la digestion. Elle a donc besoin de se nourrir constamment et en grosses quantités, les végétaux ayant une plus faible valeur nutritive que le carné. Il en résulte de fortes déjections qui polluent rapidement une pièce d’eau inadaptée.
Le paradoxe est que pour gaver les bactéries du cycle de l’azote en rapport avec la pollution engendrée par ces gros poissons, le bassin devra posséder cascades oxygénantes, brassage, filtrations semi-humides, parfois même des écumeurs de protéines. Tous ces systèmes apportant de l’oxygène et chassant le gaz carbonique, mais ne pouvant fonctionner que dans les périodes hors gel ou les carpes doivent retrouver des nutriments après le jeûne de l’hiver, il s’en suivra une transformation de l’ammonium en ammoniac du fait du pH supérieur à 7 et un risque de mortalité de vos carpes koi.
Il faut donc bien comprendre qu’une bonne installation, un volume suffisant ne suffit pas pour maintenir des carpes koi, et qu’il faut acquérir quelques bases malgré leur extrême robustesse, simplement par ce que ce sont de gros animaux.
Il n’est pas inutile de rappeler que les poissons sont des animaux à sang froid, et que la température de leur corps est celle de l’eau qui les environne. Au printemps les carpes se remettent à nager et à se nourrir. Les carpes Koi peuvent survivre au gel au moyen du ralentissement induit de leur métabolisme que si la profondeur du bassin est supérieure à 80 cm. Les bactéries se sont raréfiées faute de nutriments et devront se multiplier rapidement pour faire face aux apports de nourriture que vous donnerez à vos carpes affamées. Plus la température de leur corps est élevée plus les carpes sont agitées et plus elles doivent trouver des protéines et des acides gras pour compenser l’énergie dépensée par leur métabolisme, d’où la montée des déjections qui sans faune bactérienne suffisante provoquera la poussée d’ammonium.
Dans la nature les carpes sont donc herbivores tout en consommant en complément des animalcules benthiques, larves d’insectes ou des vermisseaux enterrés.
Un bassin n’est pas capable de fournir suffisamment de nutriments naturels pour ces poissons. Vous devrez faire des apports de nutriments issus du commerce sous forme de granulés spécifiques adaptés à la taille de vos carpes koi. Attention à l’accoutumance, les carpes koi n’aiment pas changer de nutriment. Si cela se produit, vous devez l’anticiper pour pouvoir doser progressivement le nouveau produit avec l’ancien. En complément, il peut être utile de fournir du surgelé à base de crevettes, gros vers de vase, gammares, etc.
On conseille de nourrir à heure fixe pour que les poissons soient au rendez-vous chaque jour, cela permet de les compter, de voir leur état de santé et de créer le lien dont nous avons fait état entre l’animal et son soigneur.
Le mode de digestion par les intestins oblige à nourrir peu mais souvent. La température et donc le besoin est différent, il faudra nourrir une fois par jour lorsque la température de l’eau est entre 6 et 10°C de préférence avec des nutriments plus faiblement protéinés, deux fois entre 10 et 15°C, trois fois entre 15 et 20°C, quatre fois et plus au-delà. Il faut que vos carpes koi et les autres poissons de votre bassin aient tout consommé dans les 5 minutes qui suivent la distribution. La charge organique répartie sur la journée en plusieurs repas est moindre ponctuellement et permet en plus de satisfaire au mode de nutrition des carpes, de ne pas dépasser la capacité d’auto réduction du bassin et d’éviter les chutes de redox.
Le choix dune carpe koi lorsque l’on n’est pas un spécialiste doit se faire sur le bon état sanitaire et sur le choix d’un coloris qui vous plaira, l’animal doit être long avec une grosse tête et des flancs plus étroits au niveau des nageoires pectorales, les proportions devront rester harmonieuses et il faudra veiller à ce que cette finesse ne soit pas dû à une mauvaise nutrition chez l’éleveur.
Le prix ne devra pas être un critère suffisant pour s’assurer d’avoir un animal d’exception. Peu de personnes sont suffisamment averties pour évaluer la valeur d’une carpe. Malgré tout les carpes de 12/15 cm ne valant que quelques euros ne seront pas des animaux de concours mais juste des compagnons agréables et colorés. Une carpe d’un an aura plus de chance de laisser paraître son apparence future. Cet âge se nomme Tosai, mais ce n’est qu’avec des animaux âgés de deux ans (Nissai) que l’on peut envisager sereinement le devenir de sa carpe, le prix est bien sûr exponentiel avec l’âge.
L’avantage d’acheter de jeunes carpes koi est de pouvoir pratiquer une quarantaine dans un aquarium, là où il faudrait des mètres cubes d’eau pour un sub-adulte . C’est une bonne précaution pour éviter d’introduire une pathologie impliquant le traitement couteux et aléatoire d’un grand volume d’eau.
Pendant la quarantaine, ou en cas de pathologie, le sel est la meilleure solution pour traiter vos carpes kois. Si vous avez ciblé une pathologie précise il existe sur notre site un remède plus efficace surtout sur certaines maladies contagieuses, mais le sel permettra toujours d’attendre que le traitement vous arrive. Autre avantage du sel, c’est sa neutralisation de la toxicité des nitrites pendant le traitement des parasites. Même légèrement surdosé les carpes koi supportent très bien la salinité, vestige de leur héritage d’un mode de vie euryhalin de leurs origines peut être ? Les poissons rouges le supportent aussi facilement et cette salinité ne perturbe pas trop les bactéries dans les filtrations. Attention aux Elodées qui ne le supportent pas, les carpes koi appréciant ce type de plante. La compatibilité n’est de toutes la façons que provisoire. Les iris, nénuphars et papyrus ne craignent pas l’eau légèrement saumâtre que si c’est pour une période courte. On préconise 1 gramme de sel par litre d’eau dans un premier temps, il est possible de renouveler la même dose à 12 ou 24 heures après le premier traitement pour en doubler le dosage dans le cas d’infection parasitaire grave.
Vous devrez faire des renouvellements réguliers d’eau pour diminuer la teneur en sel puis progressivement la faire disparaître.
Les carpes koi fraient au printemps, et il n’est pas rare que quelques jeunes échappent à la voracité de leurs parents. Les femelles pondent des milliers d’œufs adhésifs, immédiatement fécondés par les mâles. Il est étonnant de voir que la reproduction soit possible dès l’âge de 3 ans pour un animal qui vit facilement de 30 à 50 ans. On fait même état de reproduction de carpes koi âgées de plus de 100 ans, jusqu'à un record de plus de 200 ans en Asie. Dès que les jeunes atteignent 3 cm les adultes les considèrent enfin comme des poissons et ne les chassent plus.
En résumé la carpe koi est un des éléments décoratifs et apaisants primordiaux du bassin de jardin, compagnon de son soigneur, animal qui créera l’amusement et la curiosité des enfants, et centre de vie comme un chef d’orchestre du ballet de la nature. Fishandshop se devait d’attribuer la primeur de ses écrits à ces hôtes des pièces d’eau de jardin.
|