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Famille: Acanthuridés

Nom : Acanthurus pyroferus

Nom vernaculaire : Mimic Surgeonfish, Chirurgien chocolat, Yellow Mimic Tang .

Description : En fonction de l'âge et en prenant en compte ses facultés de mimétisme, voilà bien une gageure que de décrire ce charmant petit chirurgien.
Le trait morphologique commun aux Acanturidae, induisant leur non générique de "Chirurgiens " est l'épine acérée disposée de part et d'autre de la naissance de la queue du poisson. Cette épine érectile se déploie pour attaquer ou se défendre, au repos elle s'inscrit dans un fourreau naturel dont l'ouverture est antérieure, cet emplacement est souligné de noir.

Comme quelques espèces d'Acanthuridae le pyroférus est jaune d'or juvénile. En grandissant il passera par tout un camaïeu d'ocre, de gris et d'orange. La couleur jaune d'origine se mélangera à des taches sombres, le contour de l'oeil s'assombrira de même, le contour de l'opercule pectoral se teintera de brun, les nageoires dorsales et annales de gris, ainsi que le démarrage de la caudale dont la terminaison reste quant à elle jaune d'or. Adulte, le poisson est gris et orange, véritablement superbe!

Sauf que mimétique, ce poisson peut aussi être au stade juvénile jaune citron à or de façon à cohabiter dans un banc de Centropyges flavissimus, ou gris, blanc et noir pour ressembler à un Centropyge vroliki (voir les fiches de ces poissons pour une définition précise de la couleur)

 

Origine : Océan Indo-Pacifique, de l'Inde jusqu'au coeur de l'ocean Pacifique.

 

Généralité : Poissons vivants aux abords des récifs coralliens, en petits groupes de 4 à 6 individus, nagent dans les passages protégés et sablonneux entre les zones rocheuses. Les jeunes profitent de la protection des Centropyges vivant en banc. La nage des Chirurgiens reposant essentiellement sur le travail des pectorales donne un style particulier et ondulé de mouvements.

Taille de l’animal adulte dans la nature : 20 à 25 cm

Taille maximale constatée en aquarium : jusqu'à 18 cm

Dimorphisme sexuel : Non reconnaissable sans procéder à l'étude de l'animal.

Taille minimum conseillée de l'aquarium : 450L et si possible bien plus pour ce nageur infatiguable. L'aquarium devra être long, histoire de pousser un petit sprint!

 

Compatibilité générale : Malgré une réputation d'agréssivité envers les autres poissons de l'aquarium, certainement plus liée au genre des Acanthurinae qu'à l'Acanthurus pyroférus lui même, voici un poisson tranquille, souvent indifférent des autres habitants de l'aquarium. Il aura même un comportement grégaire avec d'autres chirurgiens ou Anges dans la quête de nourriture, sans chercher à dominer ou même parader. Au sein de ce petit groupe la cohésion est maintenu par la validation d'un ennemi potentiel, souvent un poisson de taille équivalente, d'une espèce de forme et de moeurs différents. Il n'en reste que armé du fameux scalpel, lorsqu'il se produit une bagarre le résultat sera ponctué de balafres qui ne cicatriseront que si la maintenance est irréprochable. C'est certainement là que le pyroférus est plus "agressif" qu'un Guppy!
Il ne faut jamais avoir maintenu d'Acanthurus pyroférus pour le qualifier d'extrêmement agressif. La majorité des fiches poissons créées sur le web ayant comme origine un autre site plus ou moins pompé, il en restera la légende puisque dorénavant l'info prime sur la connaissance...

Compatibilité intra-spécifique : Maintenir plusieurs chirurgiens en couple ou en petit groupe est possible selon la taille de l'aquarium et en fonction de l'introduction des individus. Pour l'Acanthurus pyrophérus il en va de même, la cohésion d'un groupe est toutefois renforcée par la dominante d'un autre chirurgien plus vindicatif par exemple (sohal, linéatus, hépatus, leucosternon ou Zebrasoma par exemple). Dans la nature, ce poisson vit en groupe plutôt éparpillé de 4 à 5 individus. En aquarium, il faudra introduire les juvéniles en même temps pour limiter l'agréssivité. La résurgence d'un dominant au sein d'un groupe entraîne parfois la soumission des autres membres du groupe de la même espèce. Dans le cas de deux individus seulement, il risque d'entrainer des difficultés à se nourrir, provoquant l'amaigrissement et la mort du dominé. Lorsque les dominés d'un groupe de la même espèce sont au moins deux, l'agréssivité du dominant se répartie sur chaque individu permettant ainsi pendant le répit occasionné à chaque poisson de se reposer, se nourrir et ainsi perdurer.

Longévité en aquarium dans de très bonnes conditions de maintenance et dans un volume d'aquarium approprié : jusqu 'à une quinzaine d'années certainement, je possède un individu âgé de 6 ans. Mais j'avoue ne pas avoir d'information précise dans ce domaine.

 

Alimentation : Poisson alguivore qui se nourrit aussi de détritus comme les Ctenochaétus dont la morphologie est très proche, d'algues diatomées, zooxanthelles, algues grasses et algues filamenteuses fines poussant sur le sable plutôt que sur les roches dans la nature. Il s'agit certainement d'un des chirurgiens ayant une des plus grande polyvalence dans le choix des nutriments alguaires. Il reste rare dans la nature que les alguivores préfèrent les caulerpes résistantes et préfèrent les fines pousses ou le tendre gazon filamenteux.

Dans l'aquarium : Lui distribuer de la nourriture essentiellement à base d'algues marines! Sous forme d'algues séchées, fraîches, Nori et de paillettes enrichies à la spiruline. Ne pas sous-estimer la valeur nutritive des granulés et paillettes pour ces poissons dont l'appétit est en rapport avec la taille adulte. Ce poisson doit être très régulièrement alimenté, plusieurs fois par jour, il dépérit rapidement en cas de sous-nutrition. Apporter régulièrement des compléments alimentaires de type Cyclop-eezes pour apporter les acides gras et les omega3. Alguivore dans leur milieu naturel, ce mode de nutrition restera essentiel dans l'aquarium. Les algues alimentaires pour la cuisine Japonaise (type Nori servant à la préparation des Sushi) sont bien adaptées à leurs besoins. Le varech satisfait plus les besoins nutritionnels des herbivores marins que les végétaux terrestres (laitue, mâche, brocoli, épinard que l'on ne doit pas faire pocher) pourtant bien appréciés, mais trop pauvres en nutriments assimilables. La banane, bien que risquant de provoquer un régime complètement déséquilibré en glucides pouvant à terme induire une insuffisance hépatocellulaire chez le poisson, est une aide à l'acclimatation.

Les Acanthuridés ont des parois d'estomac épaisses leur permettant d'ingérer du sable fin et des particules calcaires destinées à broyer les membranes cellulaires des algues et les algues coriaces. Leurs intestins sont aussi plus longs que pour les carnivores. Ce phénomène se retrouve chez les animaux terrestres.
Les formes anguleuses des estomacs des Chirurgiens affaiblis sont souvent dues à une alimentation inadaptée : l'animal se goinfre de façon boulimique mais dépérit malgré tout. Son système digestif n'étant pas adapté à un régime essentiellement carné, il ne pourra pas non plus prospérer avec ce genre de nourriture. Pour l'assimilation des algues et du plancton consommés dans la nature (en broutant les algues, une multitude de bestioles infra millimétriques est absorbée, ce qui n'existe pas dans l'aquarium), les Acanthuridés et autres Zebrasoma consomment des graviers et particules pour broyer finement les fibres végétales, pendant leur cycle de digestion, donc pas de végétariens viables très longtemps dans des bacs sans sable.
On pourra complémenter l'alimentation en faisant baigner les nutriments dans des solutions poly-vitaminées avant distribution. Les carences de vitamines A porte préjudice aux Acanthuridae. L'usage régulier de charbon diminue la présence de vitamine, pensez y!

Maintenance : Poisson peu sensible aux maladies, mais peu évident à acclimater. Une mauvaise alimentation peut conduire à un amaigrissement dont le poissons ne se remettra jamais. Pourtant facile à nourrir du fait de sa grande polyvalente d'absorption de toutes sortes d'algues, l'Acanthurus est un poisson qu'il devrait être facile à maintenir. Pas de poissons chirurgiens dans un bac sans sable! Pas de pourrissage carné sans avoir avant fourni des algues en quantités suffisantes.

Conseil A.S.R. : N'achetez pas un poisson qui ne mange pas, pratiquez une quarantaine, surveillez l'amaigrissement, n'introduisez pas de juvéniles dans un aquarium peuplé de Zebrasoma flavescens. Les poissons chirurgiens requièrent une eau propre, même si l'Acanthurus pyroférus consomme des excréments! Sensible au stress, et gênèrant parfois des points blancs, pratiquez un bain d'eau douce avant introduction dans votre aquarium si vous n'avez pas de quarantaine. Utiliser ponctuellement à chaque nouvelle introduction à l'utilisation de tube UV 24h sur 24! Les Acanturidae possèdent des micro-organismes symbiotiques dans leur estomac, un jeune trop long et un retard dans l'alimentation fera que l'animal captif ne pourra jamais retrouver cette micro-faune indispensable, il s'agirait là certainement d'une des raisons qui font que certains chirurgiens ne survivent pas en captivité.

Index de facilité : 3 sur 5. Pour aquariophile accompli !

Compatibilité récifale : Pas de contre-indication bien au contraire, les poissons chirurgiens ont remplacé les anges dans l'aquariophilie marine avec l'avènement du récifal. Ils sont respectueux des coraux et contribuent à l'éradiction des algues qui même dans la nature proliférerait sans leur présence! Pour les détritivores, le fait de consommer les excréments d'autres poissons chirurgiens captifs en bonne santé permet de retrouver ces micro-organismes, les professionnels devraient penser à cette éventualité lors de l'acclimatation de nouveaux individus.

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Bibliographie :