
Ou le rêve de Cédric
Abri sous Roche vous propose le portrait
d'un aquariophile bricoleur ou pourquoi faire simple lorsque c'est bien plus
drôle de tout réfléchir 11 mois avant!

Le résultat à ce jour, il aura
fallu presque un an avant la mise en eau!
Lorsque vous achetez un aquarium marin, d'abord vous
vous renseignez et bien souvent vous confiez le travail à un pro. Deux
mois après le bébé arrive et quelques jours après
il est en eau. Mais pas chez Cédric. Non trop facile, l'aquarium sera
pensé et exécuté dans ses moindres détails par
ce fou de technique. Chaque élément sera installé, raccordé,
chouchouté avant d'avoir le droit de fonctionner. Jusqu'à la
galerie qui sera faite sur mesure. Lorsque j'ai vu pour la première
fois Cédric dans mon magasin, il savait déjà ce qu'il
voulait, pourtant il ne connaissait pas encore grand chose à l'aquariophilie
récifale. Il étudiait chaque pièce du puzzle avant de
l'acheter, il avait un besoin de comprendre et tout le matériel un
peu technique le mettait en transe. J'étais loin, à l'époque,
de me douter des capacités du personnage. Toujours amical et souriant,
son installation reflète bien la pugnacité du personnage.
Implantation, la cuve, son support
Le premier travail, l'implantation des descentes
et des arrivées d'eau . L'osmoseur fixé à l'intérieur
du meuble à droite près de l'aquarium est directement
alimenté
à cet endroit par le service d'eau. Piloté par une éléctrovanne,
il remplit automatiquement la réserve d'eau sous le bac
lorsqu'elle est vide aux trois quarts. Bien sûr un tout à l'égout,
regroupant sortie d'osmoseur, vidange de l'aquarium et trop-plein
complète
l'ensemble. Heureusement que la salle de bain est juste derrière,
il aura juste fallu percer le mur ! Après création
de la colonne
étanche servant de surverse, la hauteur de la colonne et
de son peigne délimitent le débordement du bac vers
la décantation.
Pour éviter le collage d'une séparation étanche
le tuyau de remontée est muni d'un passe-cloison étanche.

Les perçages du fond du bac sont au nombre
de trois, deux pour la descente et une de remontée.
Sur la seconde image : le bac dans ses débuts, très
vite la galerie en T5 sera remplacée par un HQI de 250 W
et des T5 en bleu actinique. Le bidon de 30 litres en plastique
disparaîtra aussi au profit d'une
cuve en verre de plus grande capacité.

La canne de rejet est entièrement démontable. Le peigne
est assez haut pour éviter le saut des poissons dans la
surverse, et aussi avec des dents espacées pour éviter
le colmatage. Elle est bien sûr emboîtée et non collée
pour en faciliter l'entretien ainsi que l'accessibilité à la
surverse.

Pompe stream 12 000 litres / heure TUNZE dirigée vers la
vitre frontale pour éviter que le flux puissant ne cisaille
les coraux proche de la sortie de pompe. Elle est complétée
par une 7400, elle aussi en 24 volts permettant les effets de marée
et de pulsage.
Nouvelle méthode d'éclairage pour le bac de Cédric une
rampe HQI 250 W s'intégre entre les renforts de la cuve.
La galerie vite remplacée
par un HQI...

Avec un peu de recul, Cédric pense que pour éclairer
les coraux durs qu'il envisage de mettre, les HQI sont plus performants.
Les avantages sont : une meilleure pénétration des
fluides en profondeur de la lumière provenant des ampoules
250 W, et l'esthétisme
des ombrages créés par la dispersion de la lumière
dans les remous puissants des pompes..
La décantation

Et bâtie dans sa première version.
On est loin de la finition et des raccordements qui suivront. Le
réacteur
à calcium est un petit modèle de chez Tunze, il sera
jugé
lui aussi insuffisant et sera remplacé ! Dire que nous ne
sommes toujours pas en eau et les semaines passent. L'éclairage
de la partie technique est double, il ne rigole pas le père
Cédric, c'est aussi clair
que dans l'aquarium ! Le bâti métallique est habillé
de bois sur l'extérieur et doublé de la même
facon à
l'intérieur. Le but étant d'isoler du mieux possible
de l'humidité
et du bruit. D'ailleurs, l'intérieur sera percé au
fond pour placer une sortie de ventilation forcée qui atterira
dans la salle de bain. Toute la tyauterie souple sera protégée
sous gaine. Le meuble n'attend plus que son vernis.

Gaines pour la tuyauterie et passe-fils électriques étanches,
excusez du peu !

Il rigole pas le Cédric ! Voilà au final ce à quoi
la décantation ressemble après quelques jours de
réflexion.
Toutes les parties internes ont été doublées
par une feuille de PVC blanche. Lumineux, non?

Trop-plein de la réserve d'eau osmosée et vidange
automatique du godet d'écumeur ! Le tout relié au
tout à l'égout.
Même le bac peut étre vidangé directement à l'égout
par le jeu de vannes. Le tout est bien entendu en PVC alimentaire.
La pompe de remontée est une 1260 Eheim, remplaçante
de la 1060 leader de sa gamme depuis des décennies. L'encombrement
reste identique pour une puissance accrue, on gagnera une année
supplémentaire de
garantie (ce qui nous passe à 3) mais hélas un prix
légèrement
supérieur. La hauteur maximale de relevée est maintenant
de 3.70 métres.

L'écumeur est de marque H&S, produit qui reste à mon
humble avis le meilleur rapport qualité prix du moment.

Un visioréacteur immergé dans la cuve de réserve d'eau
sert à dispenser le complément calcium. Au-dessus une bouche
de ventilation.
Sur la deuxième photo au-dessus des vannes PVC en 32 mm de
diamètre se trouve l'extracteur d'air.
Le tableau électrique

La partie électrique est intégrée dans un tableau étanche
avec différentiel, minuteries et voyant lumineux qui
pilotent et indiquent le fonctionnement des matériels. Un
PH métre
TUNZE 7070/2, un osmorégulateur 3155/2 et un multicontrôleur
7094 de la même
marque sont les bases de la gestion des paramètres, du brassage
et de la compensation de l'évaporation.
La mise en eau et les pierres vivantes.

Le bac est à peine rempli que Cédric
siphonne déja les sédiments grace à un filtre extérieur
rempli de perlon.

La cuve est remplie au 3/4 pour laisser la place
aux pierres vivantes, celles-ci seront disposées au sol pour pouvoir
apprécier leur volume pendant la construction du décor.

Le sel est ajouté jusqu'à obtention
d'une densité de 1022, qui sera ajustée le lendemain après
dissolution complète des sels et homogénéisation par
les pompes de brassage descendues au fond du bac. Les pierres intègreront
l'aquarium quelques jours après, dans un savant empilage.

Sous lumière bleue, le décor prend un aspect semblable à
un petit coin de récif que l'on aurait pu découvrir
en plongée.

L'implantation de la base du décor conditionne l'équilibre de
l'ensemble. On travaille toujours directement sur la vitre de fond et non
sur du sable. Celui-ci n'arrivera d'ailleurs pas avant plusieurs semaines,
siphonnage régulier des sédiments oblige!

Le sel de la vie n'est-il pas aussi d'avoir de
bons copains, ici le sieur Eddy pour le coup de main !

Période d'accalmie pour Cédric,
il peut enfin savourer son oeuvre. Portes fermées le joujou
cache bien son jeu, il ne reste plus que le plaisir des yeux et
les vitres à nettoyer.
Encore un peu de patience et les détritivores pourront être
ajoutés,
puis enfin les poissons et coraux.
Un
mois après

Dans un premier temps des algues filamenteuses tendres
apparaissent. Les premiers détritivores sont introduits pour limiter
l'envahissement. Le fond du bac est siphonné chaque semaine.
Vue latérale droite et gauche du décor.
De nombreuses niches et plateaux permettront de disposer les coraux.

Les pompes sont peu discrètes et la colonne
aurait méritée un habillage en PVC pour masquer la
tuyauterie. La coralline arrangera tout cela.
Les premières surprises : une Sabelle et un peu de Parazoanthus gracilis!
Les premiers habitants.

Un petit Bénitier Tridacna maxima.

Un rhodactis,
du Xénia pumping et depuis peu un Centropyge bispinosus et un tout
petit Naso lituratus.
Les photos appartiennent à Cédric, vous
n'auriez tout de même pas cru qu'il me laisserait faire quoi que soit?
Avec son aimable autorisation.
Chris pour Abri Sous Roche.